Paul Langevin : une vie

par B. Guillemot

Savez-vous que le Lycée Paul Langevin de Nanterre n’est pas le seul lycée de France à porter le nom de cet illustre physicien né à Paris (18è) le 23 janvier 1872 ? Á quelques kilomètres de Nanterre, existe le Lycée Paul Langevin de Suresnes, tout comme à Martigues (13), Waziers (62), ou encore Sainte-Geneviève-des-Bois (91).
Alors au-delà de la blouse du scientifique, quel esprit animait les choix et les actions de cet homme, Paul Langevin ?
Très tôt, Paul Langevin se révèle être un élève extrêmement doué. Sur les conseils de Pierre Curie, il s’éloignera de la recherche au profit de l’enseignement. Doctorant ès Sciences physiques, il récoltera de nombreuses distinctions telles que la médaille Hugues ou Copley, l’accès à la Royal Society et est à l’origine des Congrès Solvay qui réunissent à partir de 1911 tous les grands physiciens de l’époque.
Célèbre pour sa théorie du magnétisme, il met au point au début de la première guerre mondiale, l’ancêtre du sonar, utilisé par les marines de guerre pour la détection de sous-marins et de mines. Au moment où la guerre prit un tour défavorable pour la France, Paul Langevin détruisit tout son matériel. Plus tard, suivirent les premiers radars pour la défense aérienne.
« L’horreur de la violence et le désir passionné de la justice sociale. »
Influencé par des parents militants, Paul Langevin développe très tôt une conscience politique et militante (il est signataire dès 1898 de la pétition pro-Dreyfus). Pacifiste et antifasciste, il participe à la Société des Nations et se positionne nettement contre les armes chimiques et biologiques. Lors de l’occupation, Paul Langevin sera arrêté par la Gestapo pour ses opinions antifascistes et incarcéré le 30 octobre 1940 à la prison de la Santé. Quelques années plus tard, en 1944, il devient Président de la Ligue des droits de l’homme jusqu’à sa mort en 1946.
Quant à son engagement en faveur de l’éducation et de la pédagogie, il se traduira par son implication dans la réforme de l’enseignement connue sous le nom de plan Langevin-Wallon. Ce projet, élaboré à la Libération sous le gouvernement du Conseil National de la Résistance (CNR) avait pour ambition de développer pour la France un grand système éducatif démocratique pour lui permettre de rattraper son retard dans ce domaine avec les autres pays développés (États-Unis, Royaume-Uni...).
Paul Langevin mourra à Paris le 19 décembre 1946. Ses cendres ont été transférées au Panthéon de Paris en 1948.

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